Laboratoire Africain
de Recherches en Cyberstratégie
L’évolution rapide des technologies modernes et la place grandissante que celles-ci ne cessent d’occuper dans tous les aspects de notre quotidien continuent de poser des questions de tout ordre (social, sociétal, économique, politique, militaire, stratégique, etc.) aux spécialistes et autres observateurs avertis. L’avènement des nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle et de NBIC (Nanotechnologies, Biogénétique Sciences de l’Information et Sciences Cognitives), donne du souffle à des courants de pensées tels que le “transhumanisme” ! Cette idée que l’Homme pourra s’appuyer sur la modernité technologique et numérique pour dompter le vieillissement et vivre éternellement, laisse quand même à réfléchir…
Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres débouchés possibles de cette révolution en cours. Aujourd’hui il existe (en Occident et en Chine en tout cas) une “application” pour presque toutes les activités susceptibles d’être menées dans une journée, du lever au coucher du soleil. A l’occasion de la crise sanitaire qui secoue le monde depuis début 2020, la multiplication d’applications et autres plateformes en ligne permettant de vivre autrement tout en luttant contre le virus, en est une illustration parfaite.
D’après les prévisions certains spécialistes plutôt sérieux, cette interaction entre l’Homme et le numérique n’ira que grandissante au point d’arriver à l’humain 2.0 qui, [dit-on], vivra plus de mille ans, avec un quotient intellectuel impressionnant et sans aucune ride sur le visage…en tout cas c’est ce que nous promettent les partisans du transhumanisme tels que les fondateurs de Google (Larry Page et Sergey Brin) entre autres.
Mais est-ce vraiment l’avenir que nous voulons pour notre société ? Quels sont les acteurs ayant le contrôle sur ces technologies qui meublent nos vies ? Quels sont les réels enjeux (à tout point de vue, notamment sécuritaire, défensif, politique, économique, stratégique, etc.) pour les parties prenantes ? Quelles sont les questions que cela soulève sur notre modèle actuel de société et de quelle façon sera-t-il modifié ? Quelles actions pouvons-nous entreprendre pour que cette évolution reste conforme à nos valeurs et à notre vision du monde ?
Voilà autant de questions qu’aussi bien des politiques, des scientifiques, des militaires, des ingénieurs que des universitaires (et j’en oublie certainement) n’ont pas manqué de se poser face à ce phénomène relativement nouveau et pas encore maîtrisé. Si tous saluent l’impact positif que la révolution numérique peut avoir sur le développement des sociétés, ces acteurs ont bien observé que la rapidité et la profondeur des changements qui en découlent peuvent échapper à tout contrôle et aboutir à des dérives. Au-delà des possibles “humanoïdes immortels », les actes de cybercriminalité et autres cyberagressions connaissent une augmentation exponentielle, compte tenu de la surface d’attaque qui s’élargit au même rythme que la numérisation des processus et des moyens de production, ainsi que l’avènement de l’internet des objets. Ainsi, face aux nouvelles cybermenaces qui s’en suivent et leur impact potentiel sur les intérêts vitaux des nations, les réponses par la cybersécurité, et même la cyberdéfense, s’avèrent aujourd’hui insuffisantes.
C’est de là que vient la nécessité pour les Etats de mener une réflexion plus profonde sur la question, et d’élaborer une pensée des STIC adossée sur leur vision du monde. L’objectif est de mieux maîtriser l’aménagement du cyberespace, le développement et les usages de toutes ces nouvelles technologies, afin d’en tirer le meilleur au service d’une prospérité collective. Tout cela en essayant d’éviter ou de contenir toute forme de dérive menaçant leurs valeurs et leur modèle de société. Pour pouvoir relever le défi, la plupart des grandes puissances ont évolué vers une nouvelle façon d’aborder la question, un nouveau paradigme : la Cyberstratégie.
Genèse de la Cyberstratégie
Le terme même de cyberstratégie est un mot composé, formé du préfixe « cyber » et du substantif « stratégie ». En considérant que le préfixe cyber renvoie ici à « ce qui est propre au cyberespace », on peut donc l’entendre de façon prosaïque comme la stratégie du cyberespace, ou encore la stratégie dans le cyberespace.
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